Musique : "With You" - Giovanni Marradi
Automne 1942 à Budapest sur les collines du Pilis. Lorsque la vie se fait trop lourde, Hannah demande à la terre de la réconforter. Elle enfonce ses pieds nus dans la rosée du matin et offre son corps à la caresse du vent et de la pluie. Elle entend alors le cœur de la terre, et le cœur de la terre se mélange au sien. Elle entend la voix de la terre, et la voix de la terre lui parle.
Hannah connaît l'avenir, le sien bien sûr, mais aussi celui de ceux qu'elle aime. Depuis toute petite, une voix lui parle à l'oreille et lui rappelle ce qu'elle a décidé, il y a longtemps, bien avant de venir sur cette terre. Cette voix, c'est celle de ses guides et elle la connaît très bien. Ils lui parlent à l'unisson et Hannah les écoutent. C'est sa façon de vivre et de penser à elle et à elle seule.
Les guides annoncent toujours "la vérité du milieu": ils savent parfaitement ce que Hannah peut apprendre et ce qu'elle ne peut pas encore tout-à-fait entendre. Alors, parfois, la voix se tait et laisse place aux signes ; une chanson qui passe dans sa tête, un oiseau qui entre dans la maison, des senteurs de rose ou de pivoine blanche qui embaument soudain ....
Hannah sait que c'est parfois bien difficile de pouvoir savoir tout cela mais elle sait aussi que, dans cette vie sur terre, il faut vivre intensément, passionnément même parfois, douloureusement. La douleur, c'est clore un chapitre de ses nombreuses vies. C'est terminer une leçon de vie et la laisser derrière soi pour ouvrir une nouvelle page. Hannah sait qu'il y en a beaucoup à effeuiller dans une vie, mais ce qu'elle sait surtout, c'est qu'il n'y a pas qu'une seule fin.
Une fin c'est toujours le début de quelque chose d'autre. Tourner une page, c'est terminer la précédente mais surtout bien la regarder avant de la tourner. Hannah sait que ne pas regarder, refuser de comprendre, c'est être tout à fait certain de tout retrouver dans sa prochaine vie, sous une autre forme, avec quelqu'un d'autre, mais avec la même intensité, la même douleur et parfois, souvent plus vive encore.
Alors en cet automne 1942 à Budapest, seule sans Etane, Hannah regarde Ada et retient ses larmes. Les guides pleurent aussi parfois, même s'ils savent que la mort et la vie doivent se confondre pour ouvrir la fin à un nouveau commencement.
Bonjour Ada !
C'est bien écrit et on rentre vite dans histoire des personnages. On se confond rapidement à ressentir leurs sentiments et vivre les mêmes aspirations.
Je suivrais les prochains épisodes avec plaisirs.
Bises
Philippe