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La vie de Ada - Récit 17 - Sara -



Musique : Secret Garden - Passacaglia


Trois mois depuis l'arrivée de Sara dans la maison. Étrangement, tout lui est déjà si familier ; Hannah, Elsa et Raphaël, les enfants ... Avant, elle vivait seule avec Adam, et, tout à coup, sans l'avoir jamais décidé ni voulu, tout avait basculé et une nouvelle histoire de sa vie commençait déjà à prendre les couleurs de la force du présent.


Tout s'était très vite organisé dans cette nouvelle vie. Dès leur réveil, Adam et Ada s'empressaient de se retrouver autour de jeux qui n'appartenaient qu'à eux. Ils n'étaient plus seuls, ils se suffisaient l'un, l'autre.


Ne pouvant plus se produire sur les scènes des théâtres, Sara avait réussi à trouver quelques cours de danse auprès d'élèves particuliers. Plusieurs fois par semaine, tôt le matin, elle quittait le refuge de la maison et traversait les rues d'un pas hâtif. La peur était là, omniprésente, mais la pensée de la danse la portait. Lorsqu'elle dansait, elle oubliait tout. Son corps devenait alors léger et la musique emplissait ses sens. Tel un papillon sortant de sa chrysalide, elle était enfin libre ...


Les journées passaient vite dans cette nouvelle vie. Tout était nouveau et à découvrir : Hannah, Elsa, Raphaël, les enfants ...


Mais son moment à elle, celui qu'elle attend et qui l'accompagne dès le matin, c'est un merveilleux espace suspendu dans le temps en compagnie de Hannah, devant la cheminée du salon. Ces soirées-là sont toujours très particulières et n'appartiennent qu'à elles deux. Hannah met quelques bûches dans l'âtre et elles s’assoient, serrées l'une à côté de l'autre. L'échange et la communion sont là, fluides, évidents. Les paroles succèdent aux silences ; la pensée de l'une suit celle de l'autre, vite, très vite, comme si celles-ci se confondaient.


Elles parlent de leurs joies mais aussi de leurs souffrances. Elles savent l'une et l'autre que

les peines et les tourments sont là uniquement pour nous montrer comment s'en libérer et ainsi faire grandir son âme. Elles savent aussi que la magie de la délivrance n'existe pas. Le miracle, c'est uniquement ouvrir son cœur au monde, donner à l'autre, donner aux autres, mais sans vouloir posséder rien en retour.


Alors, en cette soirée d'hiver à Budapest, devant la chaleur du foyer, dans la grande pièce sombre du salon, Sara et Hannah se sont tues et le silence est retombé sur la grande maison. Elles ont alors laissé parler leurs âmes. Elles savent toutes deux que pour communiquer entre elles, il n'est nul besoin de mots.

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