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La vie de Ada - Récit 31 - Libre -



Musique : Buddha-Bar


Dans la grande maison cachée sur la colline, les semaines ont passé, l'une après l'autre, inlassablement, systématiquement. Après le silence et l'immobilité d'un temps arrêté, Hannah a ouvert les yeux sur la vie. Elle y a vu un ciel d'azur transparent, tellement limpide et pur, et ressenti sur sa peau l'air chaud de l'été.


Elle s'est regardée dans le miroir et elle s'est trouvée belle. Les épreuves des derniers mois avaient aminci son corps et les heures de natation quotidiennes dans les eaux du Danube remodelé ses courbes. Ses seins fermes et généreux contrastaient avec l'étroitesse de sa taille qu'elle se plaisait à entourer de ses mains en caressant la fraîcheur de sa peau. Celle-ci était douce et lisse comme du velours. La douceur de sa peau, elle l'avait héritée de sa mère et à son tour, Hannah l'avait transmise à Ada. C'était en quelque sorte leur signe de reconnaissance à elles, les femmes de la lignée.


Lorsque Ada était petite, Hannah passait de longues heures à enduire son corps d'huiles embaumantes. Elle adorait ces caresses sur le petit corps gracile qui l'emportaient dans le monde de ses rêves, là où tout est toujours beau, calme et voluptueux. C'était sa façon à elle de laisser s'échapper ses pensées pour laisser la place à la liberté de son âme, la liberté de sa vie.


Hannah sait que les pensées contraignent et nous trompent bien souvent. Penser c'est fixer dans la matière des énergies qui nous conduisent toujours sur des chemins erronés. On s'y engage aveuglément sans rien voir ou ressentir, animés seulement par la force de son mental. Et puis ensuite, on se perd et on pleure, sur soi-même, sur l'autre ou sur la vie ...


Mais elle sait aussi que laisser ses pensées libres, c'est découvrir son chemin et tout ce que le regard n'avait pas su voir auparavant. Elles apparaissent et disparaissent alors au gré des battements du cœur et se confondent ainsi avec l'univers pour nous guider dans la voie de nos réalisations. La nature n'est pas docile pour les hommes et les femmes de cette terre, et il faut savoir écarter les branches pour laisser passer la lumière.


Alors en ce matin d'été à Budapest, à travers les douces caresses sur son corps, les pensées d'Hannah se sont envolées par-dessus la colline pour se mélanger au ciel d'été, doux et chaud à la fois.

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